Face à la crise qui frappe l’industrie en particulier, la Région Île-de-France veut renforcer les passerelles
Un savoir-faire commun
Constatant que de nombreuses passerelles existent entre ces activités et que leur consolidation est une des solutions pour leur permettre de surmonter leurs difficultés, la Région a fait le choix d’une approche interfilières. Toutes les entreprises qui occupent ces créneaux traditionnels ont, en effet, un vrai savoir-faire dans la conception et la réalisation de prototypes, dans l’usinage, le moulage et le revêtement de matériaux, les circuits et équipements électroniques.
Ce plan interfilières vise donc à décloisonner ces industries, à encourager les stratégies de rapprochement et à faciliter l’accès aux donneurs d’ordre pour les PME-PMI, tout en favorisant la transition écologique et sociale.
Cette mobilisation s’inscrit dans la durée : entre 2009 et 2011, la Région a ainsi consacré 4,2 millions d’euros aux plans filières contractés avec l’État pour venir en aide à ces secteurs stratégiques qui représentent, à eux trois, 41% du total des emplois industriels en Île-de-France.
Construire des ponts
Pour mettre en place cette stratégie, la Région mobilise 1,5 million d’euros pour l’année 2013, afin d’établir une photographie précise et exhaustive de ces filières industrielles, constituer des groupements d’entreprises, organiser des salons professionnels (conventions d’affaires communes aux trois filières, salons de la sous-traitance industrielle…), développer les stratégies à l’export ou encore pour favoriser l’adéquation entre les stratégies des entreprises industrielles et les conditions du capital-risque.
Ce plan régional veut aussi construire des ponts entre ces filières au niveau des ressources humaines. Ainsi, le secteur aéronautique, en plein développement, manque de compétences. Une situation qui pourrait offrir à des ingénieurs, des cadres ou des techniciens de l’automobile de nouvelles perspectives. Enfin, la Région Île-de-France entend participer à la structuration d’une filière « déconstruction / recyclage », piste retenue dans le Plan automobile national, et encourager les développements de l’économie circulaire sur le territoire francilien, qui va de l’écoconception au recyclage en passant par le réemploi du produit en seconde main.
Trois filières stratégiques
Pour rappel, l’Île-de-France est la première région aéronautique française et représente 55% du secteur national. Au total, environ 3.000 établissements ont été identifiés sur le territoire francilien comme exerçant une activité liée à la filière aéronautique ; près de 60% de ces structures ont moins de 15 salariés et moins de 7% d’entre elles en emploient plus de 100.
La filière mécanique, quant à elle, recouvre 4.000 établissements franciliens à l’amont (production, industrie manufacturière) qui totalisent 64.000 emplois, et 3.500 établissements de négoce représentant 47.000 emplois.
Enfin, l’Île-de-France est la deuxième région automobile française. Le cœur de métier dans cette industrie était constitué, en 2009, de 47.000 salariés, contre 66.500 en 1993.