Un parcours allant de l’automobile à la mécanique agricole.
Diplômé de l’ESCRA (école supérieur du commerce des réseaux automobile) et après un parcours sans interruption 100 % automobile, Florent Bouchon a décidé à 33 ans de changer de secteur d’activité pour travailler dans la mécanique agricole. Il nous explique ici les raisons de sa décision et compare ces deux univers à la fois très semblables et très éloignés…
Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?
Après l’obtention de mon Bac ES, j’ai effectué un BTS Force de vente en alternance comme commercial VN-VO pour un agent Peugeot puis l’ESCRA avec l’option services. J’ai ensuite été réceptionnaire chez un agent Renault pendant 1 an puis chef d’un centre auto durant 2 ans avant d’occuper le poste de responsable après-vente d’une agence Volkswagen durant 5 ans. Depuis un an, je travaille dans le secteur de la mécanique agricole comme chef d’atelier.
Après plus de 10 ans dans la distribution-réparation automobile, vous avez donc décidé de bifurquer vers le secteur agricole, comme s’est fait ce changement ?
J’habite en zone rurale : dans le Médoc en Gironde. Je crois qu’un actif sur six travaille dans le monde agricole et viticole ici, donc m’y retrouver moi aussi n’a rien d’exceptionnel ! A la base, ce n’était pas une envie ou une passion ; cela s’est fait via une opportunité ; par le bouche à oreille…j’ai décidé de tenter l’aventure et cela m’a plu tout simplement.
J’ai quitté mon ancien poste car je ressentais une certaine lassitude pour le secteur automobile dont je suis pourtant un passionné. La pression liée à la productivité et aux objectifs ainsi que les horaires à rallonge, ou certaines lourdeurs administratives imposées par le constructeur m’ont donné envie de faire autre chose. Quand du jour au lendemain, il ne faut plus stocker une pièce de rechange dans telle position mais dans telle autre pour ne pas altérer sa qualité ; à force c’est fatiguant !
Quels sont les points communs et les différences entre les 2 secteurs ?
La manière de gérer l’atelier est assez semblable. Qu’il s’agisse de la réception atelier, de la gestion du stock PR, des plannings, des garanties, de la relation avec les équipes ; il y a énormément de similitudes. C’est de la mécanique et ce que j’ai appris à l’ESCRA et à mes différents postes me sert. La relation client est plus simple par contre. Je travaille maintenant uniquement avec des professionnels et il y a moins de stress sur les délais à respecter. Il y a aussi moins de process sans pour autant que la qualité ne soit pas au rendez- vous. Dans l’automobile, on appréhende parfois les réparations par le changement de pièces là où on va plutôt chercher à réparer dans la mécanique agricole. Je dois par contre apprendre les spécificités techniques…mes connaissances en hydrauliques sont encore un peu légères, mon patron me forme sur le tas et je vais faire des formations.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Je me sens vraiment à l’aise dans l’entreprise pour laquelle je travaille et cela me fait du bien car ces dernières années cela n’a pas toujours été le cas ! C’est une société familiale qui existe depuis 3 générations et très bien implantée dans la Médoc. J’ai envie d’apprendre et de m’y investir. Certains salariés y sont depuis 30 ans, c’est quand même plutôt bon signe ! Les clients avec lesquels nous travaillons, principalement des viticulteurs, sont particulièrement intéressants et le réseau de la mécanique agricole aussi. Techniquement, il y a aussi un vrai intérêt car les modèles évoluent, ce n’est pas du tout figé. Nous travaillons par exemple beaucoup sur des enjambeurs pour leur entretien, les réparations ou les assez nombreux changements d’options. Cela implique un atelier constitué de 4 personnes à la mécanique et 2 personnes en ferronneries.